Historique
Le quartier Drouot situé à l'est de la ville de Mulhouse a été l'objet d'un projet de développement social de quartier (D.S.Q.) qui a débuté en 1990 suite à la constatation d'une grande dégradation des conditions de vie de ses résidents, constatations faites par les commerçants locaux, les travailleurs sociaux et les enseignants. Les doléances issues de ces derniers, ainsi que celles des habitants, sont entendues par les élus de la Ville de Mulhouse. Ils demandent à ce qu'une réflexion commune soit menée de manière à faire une proposition de solution concrète et adaptée pour sortir ce quartier de ses difficultés et de son marasme.
C'est ainsi que vont s'enchaîner les actions liées au Développement Social du Quartier : une réhabilitation des logements qui se voudront plus agréables et plus conformes à la taille des familles aura une action immédiate sur l'image du quartier. Il s'agit aussi de permettre aux résidents souvent sans formation particulière d'entrer dans un processus d'apprentissage dans un premier temps et de trouver un emploi par la suite. C'est ainsi que des entreprises d'insertion se créent. Mais là une première interrogation se pose : la garde des jeunes enfants issus en grande majorité de familles monoparentales, en nombre important sur le quartier.
Les deux petites haltes-garderies existantes sur le quartier se trouvent submergées par les demandes croissantes. Une réflexion d'extension des deux structures est alors menée, mais celle-ci pour des raisons essentiellement financières se dirige vers une réflexion basée sur la création d'un établissement unique.
Les professionnelles de la petite enfance travaillant depuis de nombreuses années sur le quartier au sein des deux haltes-garderies existantes étudient, avec les services de la Protection Maternelle et Infantile du Département et de la Ville de Mulhouse, la réalisation d'une structure plus adaptée aux nouvelles demandes sociales du quartier. En 1992, la Ville de Mulhouse propose de mettre à disposition des professionnelles de la petite enfance une partie de l'école maternelle du Drouot alors inoccupée. Il faudra presque trois années, et beaucoup d'engagement de la part des professionnelles pour que le projet devienne réalité.
La réflexion se base sur le principe d'une action préventive importante et efficace tant au niveau de l'échec scolaire qu'au niveau de la prévention infantile, agir au plus tôt et avant l'entrée en maternelle, socialiser l'enfant dans un milieu collectif non rigide, mais plutôt libéral où une action éducative puisse être menée et pouvoir la poursuivre lorsque l'enfant est en maternelle.
On peut dire que la petite enfance a été le levier fondateur du développement social du quartier. Les projets attestent du souci commun d'éveiller le jeune enfant à son environnement, de le préparer à la scolarisation, de sensibiliser les parents aux problèmes de santé. Les actions liées à la petite enfance contiennent un volet éducatif et pédagogique et un volet structurel. Sur le premier plan, des projets d'éveil culturel sont significatifs de la volonté de relever l'environnement culturel des enfants ; sur le second volet, les initiatives tendent à renforcer les structures d'accueil et diversifier les modes d'intervention. Ainsi est projeté la création d'une Maison de la Petite Enfance avec d'une part une augmentation des capacités d'accueil et d'autre part un projet d'accueil d'enfants issus de familles en difficulté de vie avec un fonctionnement et une organisation particuliers, voire marginaux pour ce secteur d'activité. Un accueil pour tous !
L'aboutissement du projet est l'ouverture le 1er octobre 1995 d'un établissement de 55 places nommé Bab'ill qui se définira en 1997 comme Bab'ill Maison de la Petite Enfance.